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Et si le mois de janvier n’était pas une affaire de résolutions, mais un art délicat du tri ?
Longtemps, j’ai abordé le mois de janvier parée de vertueuses résolutions.
Je m’y tenais… jusqu’à ce qu’elles se diluent dans un quotidien déjà saturé d’obligations, réelles ou imaginées.
Aujourd’hui, je leur préfère l’image du « tri ».
Bien moins prosaïque qu’il n’y paraît, le tri est pour moi un véritable rituel.
Comme avec les vêtements, j’aime ce moment où je sors tout, en vrac, l’armoire vide devenant un espace où tout est possible. Piochés dans l’amoncellement de tissus colorés, un pull bouloché ou une robe longtemps chérie réveillent des images d’un passé plus ou moins proche : des souvenirs lumineux ou plus lourds. D’autres vêtements, intacts, parfois même me narguant de leur étiquette, me renvoient à des moments où je me suis laissée influencer par une mode, une personne admirée ou une image à laquelle je pensais devoir — ou vouloir — me conformer.
Faire le vide, puis choisir de jeter, de donner ou de garder sont autant de décisions, tantôt évidentes, tantôt presque déchirantes, qui, peu à peu, apportent légèreté, apaisement et un nouvel élan.
Une nouvelle année peut nous inviter à un tri plus intime, plus intérieur.
Et sans doute plus complexe.
Des habitudes autrefois rassurantes ont perdu leur saveur, voire leur sens.
Des croyances bien installées ont pu se faire passer pour des vérités.
Des choix, autrefois justes ou justifiés, peuvent aujourd’hui nous enfermer.
Des relations ont pu se figer, et nous avec elles — les repas de famille lors des fêtes de fin d’année continuent d’inspirer des scénaristes à l’humour plus ou moins tendre.
Comment discerner ce que nous souhaitons continuer à vivre et faire évoluer, ce qui mérite d’être ajusté, et ce qui, tout simplement, a fait son temps ?
Là encore, la première étape consiste à faire le vide. À faire taire le mental. Faire le vide en soi est plus délicat que dans une armoire, mais il existe mille façons d’y parvenir.
Pendant un temps, j’ai considéré la course à pied comme une forme de méditation — une intuition récemment confortée par les mots de Deepak Chopra « Toute expérience qui nous met en contact avec le niveau silencieux de la conscience peut être appelée méditation. »
Aujourd’hui, grâce à une circulation inédite de l’information, de nombreuses voies issues de sagesses ancestrales ou de méthodes plus récentes nous sont accessibles. Et, dans notre société hyper matérialiste, nombre d’entre nous recherchent une forme d’« expansion » de conscience, possible uniquement lorsque le mental se met en retrait.
Je réalise en écrivant ces lignes que c’est précisément cet espace — infini, silencieux, vide et riche de tous les possibles — que j’ai cherché longtemps à travers, le sport, la littérature, et surtout la pratique de la musique, l’effleurant parfois…
C’est lors de mon premier stage de TaKeTiNa, il y a quinze ans, que, sans m’y attendre, je me m’y suis retrouvée projetée. Emerveillée. Sans rien comprendre, sans rien analyser. De cet espace ont jailli une joie et une paix intenses et durables, mais aussi des visions et sensations nouvelles sur ce que je voulais, pouvais et aimais…et une perception très claire de ce que je ne voulais plus et n’étais pas. Mon monde intérieur, ma manière d’aborder la vie étaient comme passés dans une machine à laver rythmique. Tout avait été sorti, secoué, rincé, essoré…puis trié.
Le rythme est une force vitale archaïque, qui régit tout ce qui vit. Cette force s’adresse à des parties archaïques de notre être, présentes et actives bien avant le langage (plus à ce sujet dans un prochain article).
Telle qu’elle est abordée dans le TaKeTiNa, la pratique rythmique sature le mental et l’amène à lâcher-prise, nous amenant à un état de présence élargi, proche de ce que nous pouvons vivre dans une séance de méditation assise. Dans le TaKeTiNa néanmoins, grâce à la pratique en rythme et en mouvement, le corps offre un retour immédiat dès que nous sortons de cet état de présence, simplement en « perdant » le rythme. La pratique rythmique remet du mouvement et de la flexibilité dans ce qui semblait figé, le corps guide, et le tri s’opère naturellement — sans effort, sans jugement.
Aujourd’hui, dans les stages de TaKeTiNa que j’anime, voir des femmes et des hommes accéder, à leur manière, à un espace de clarté intérieure me réjouit profondément. Les voir retrouver de l’élan, de la justesse et de la joie, donne un sens très concret à ce chemin entamé il y a des années. Et chaque début d’année me rappelle à quel point ce processus, loin d’être ponctuel, est un art de vivre.
A venir…
Comment le Taketina m’a appris à apprendre…
A venir…
Une expérience personnelle et intime dans un cadre collectif